Catégorie : Mes petites humeurs

Savoir qui on est et après ?

Savoir qui on est et après ?

Ce diag c’était important. C’était vital même ! Il ne m’a pas sauvé la vie, il me l’a donnée.
Mais je ne ferai pas de mon autisme mon nouvel intérêt restreint! 
Je suis beaucoup sur Facebook et dans ce monde là, qui devient presque le monde de référence, plus tu t’intéresses à un sujet plus il te propose d’articles sur ce même sujet. Si tu cliques sur tous les pommiers que tu croises, te voilà dans les pommes. Si tu cliques sur les crucifères qui te tentent tu termines dans les choux!
Bien que, comme maman concernée, j’aurai du tout connaître de l’autisme et de ses débats depuis des lustres je découvre un monde immensément vaste et passionnant dont j’ignorais l’existence. Le monde des adultes autistes à qui à vrai dire rien n’est proposé. Le vide. Comme si, arrivés à 18 ans, le syndrôme s’en allait rejoindre les maladies enfantines comme les otites et autres rubéoles. Non l’autisme est un mode de fonctionnement neurologique que l’on n’a pas choisi et qui ne quitte personne.
Je vois tout ce qu’il y a à faire, tout ce qu’il y aurait à faire, tout ce qui serait possible de faire et plus encore plus puisque je rêve toujours d’accomplir l’impossible.
 
Mais je vais fuir. Je vais fuir parce que penser autisme toute la journée, s’intéresser à ce qui se fait, ce qui se passe, se qui se découvre chaque jour ou se critique chaque coin de cabinet, fait que j’y pense du matin au soir et malheureusement aussi du soir au matin… En fait c’est une prison mentale!
 
L’autisme fût mon geôlier parce que je ne savais pas qu’il était en moi mais maintenant que je l’ai débusqué, je ne le laisserai pas devenir ma prison.
 
Cette prison est particulière et j’y trouve des êtres exceptionnels, quelques génies, quelques grands artistes poignants et j’y croise aussi beaucoup d’ amis des vrais, des amis à qui je peux parler quand l’effondrement émotionnel me guette. Des amis dont je comprends les turpitudes et les intérêts. C’est sûr que c’est tendant d’y poser ses valises et de construire sa cabane.
 
Mais cette prison est ma fois comme toutes les autres, étouffante et surpeuplée, pleine de bruits et de peurs et, triste constat, pleine de luttes intestines.
 
Je vais quand même aller à la rencontre de mes semblables. J’ai d’ailleurs déjà commencé. Mais pas pour m’enfermer avec eux mais pour leur demander d’avancer avec moi dans la lumière du monde. Je vais continuer mon train train comme je le fais depuis si longtemps, en hellant dans les gares si d’aucun veulent y monter.
Mais je ne vais point militer.  Juste rester moi-même.
 
Moi je veux lutter pour me détacher de ma condition d’autiste chaque fois que mes forces me le permettront et chaque fois que pour ce faire je n’irais pas mentir au grand jour avec le masque d’une inconnue.
Je veux progresser, je veux cesser d’avoir peur, je veux vivre… à côté, en marge, différente… ma fois, je n’ai pas le choix, mais je veux de l’air.
Les prisons parfois rassurent mais les prisons je les déteste toutes.  Elle me font hurler de douleur et d’angoisse. Qu’elles soient d’amitié, de famille ou de routine, qu’elles soient virtuelles ou faites de murs, qu’elles soient fermentées ou dorées, toutes les prisons sont des prisons. On ne peut qu’y gigoter pas avancer! Je voudrais même apprendre à voler !
C’est pas beau ça ? de quitter la prison pour pouvoir voler alors que d’autres y rentre pour les mêmes raisons ?
La plaisanterie tombe un peu à froid dans ce lyrisme et c’est d’ailleurs pour ça que je l’ai faite il faut parfois garder les pieds sur terre…. mais  mon autisme sera ma voile et mes amis ma ficelle.
Je vais entrer dans le vent ou même dans la tempête peut être mais cela me fait bien moins mal que de trembler entre les murs, fussent-ils rassurants.
Je vous aime !